Un avant et un après Katrina
Le 29 août 2005, un ouragan dévaste la région de la Nouvelle-Orléans aux États-Unis : les 4/5e de la ville sont inondés, la catastrophe fait plus de 1 800 victimes et des centaines de milliers d’habitations sont détruites. Les pertes sont énormes : 125 milliards de dollars, dont 62 milliards de dollars de pertes assurées. Ce qui fait de Katrina l’événement climatique le plus coûteux de l’histoire de la (ré)assurance, très loin devant Sandy, qui a frappé New York en 2012 (29,5 milliards de dollars) et Ike qui avait dévasté Haïti en 2008 (18,5 milliards de dollars). Sur les 1,7 million de demandes d’indemnisation, 156 000 concernent des entreprises et des locaux commerciaux.
Katrina marque aussi un tournant dans l’étude de ce type de catastrophe, comme le rappelle un rapport publié début août par Marsh : « Les premières estimations des pertes n’étaient pas bonnes parce que les données utilisées dans les modèles étaient inadéquates et incomplètes. Les modèles CAT ont surestimé l’impact des dégâts causés par les vents et sous-estimé ceux qui étaient dus aux inondations et à l’onde de tempête », cette élévation du niveau de la mer sur la côte qui entraîne une hausse forte et rapide de l’eau. « Katrina a montré qu’il y avait clairement d’autres facteurs à prendre en compte, comme par exemple la taille de l’ouragan », note un autre rapport réalisé à la même époque par Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), qui met également en avant la nécessité d’avoir de meilleures protections contre les dommages causés par les vents. Néanmoins, si cette catastrophe a beaucoup appris aux climatologues et aux assureurs, attention aux conclusions hâtives, comme le rappelle AGCS : « Katrina et les autres ouragans qui se sont formés en 2005 pouvaient laisser supposer que nous rentrions dans une nouvelle ère où les ouragans seraient plus fréquents et plus intenses dans l’Atlantique. D’autant plus avec l’augmentation des températures de l’air et de l’océan combinée à la hausse des niveaux de gaz à effet de serre. En fait, c’est le contraire qui se produit. Dans les dix dernières années, nous avons vu une réduction de l’activité des ouragans. Et 2013 a été l’année la plus faible en ouragans dans l’Atlantique depuis 1983 ». F.P.