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26 septembre 2011

Interview Michelin Dionne

«À terme, les pratiques convergeront », Micheline Dionne, présidente sortante de l’Institut canadien des actuaires (ICA).

 

l'actuariel : Comment voyez-vous la profession d’actuaire évoluer?

Micheline Dionne : On observe une tendance à la globalisation, portée par l’arrivée des normes d’information financière internationales. Nous allons vers une uniformisation des concepts. De plus, le marché de l’assurance est particulièrement sujet à la globalisation. Les actuaires doivent tenir compte de la réalité de la profession dans d’autres pays que leur pays d’origine, par exemple, la façon dont les produits sont développés et tarifés.


l'actuariel: Cela signifie-t-il que les pratiques pourraient converger à l’échelle mondiale?

M.D. : Oui, probablement. Prenez le cas de la directive Solvabilité II. Le Canada ne l’adoptera pas, mais nous nous en inspirerons pour notre modèle de capital, car les décideurs financiers veulent pouvoir comparer les risques pris par les assureurs au Canada et ceux des autres pays. Disposer de règles et de principes communs aide à juger de la solvabilité d’une compagnie, et ce quel que soit son pays. Et c’est une excellente chose!


l'actuariel: Comment cela se concrétise-t-il?

M.D. : L’actuariat est logique, il est facile de se comprendre d’un pays à l’autre. Aux principes communs s’ajoutent des connotations culturelles, c’est-à-dire que la façon d’appliquer ces principes peut varier d’un pays à l’autre. Et tout cela va converger car tous les acteurs du marché sont en compétition, ils veulent tous élargir leur territoire et augmenter leur part de marché. De même, les autorités de réglementation des différents pays se parlent et essaient de coordonner leur action. Conséquence, la globalisation touche aussi l’approche actuarielle, les marchés d’assurance et les réglementations.


l'actuariel: Cette convergence gommera-t-elle les différences nord-sud et unifiera-t-elle les organismes?

M.D. : La science actuarielle existe dans les pays anglo-saxons depuis plus longtemps que dans les pays latins. Le métier d’actuaire y est davantage encadré et reconnu. La convergence ne gommera pas les différences de pratiques, mais elle nous aidera à améliorer chacun les nôtres. En revanche, il me paraît peu probable que nous allions vers une seule association professionnelle mondiale, il y a encore beaucoup de différences!

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