Les actuaires prennent la parole
Alors qu’émergent dans la sphère publique de grands débats d’intérêt général, comme celui de la dépendance, la profession actuarielle est appelée à jouer un rôle plus central dans la préservation des équilibres de long terme de nos systèmes. Infailliblement, elle éclaire les enjeux et contribue à dessiner les meilleures trajectoires pour l’avenir.
En France, en 2011, elle devra relever le défi de son propre avenir. Au moment où démarre le chantier législatif d’articulation des responsabilités de l’ensemble des protagonistes sous Solvabilité II, les actuaires prendront une part active aux débats des prochains mois. Car si la question de la gouvernance posée par le pilier II de la directive est déjà en débat depuis plusieurs mois, les conditions d’exercice et de responsabilité de la fonction actuarielle et de la fonction de gestion des risques ont été, collectivement, encore insuffisamment examinées. En ce sens, une réflexion de fond s’impose non seulement sur le rôle des actuaires en France, mais plus généralement sur l’organisation et l’encadrement des nouvelles responsabilités qu’ils sont désormais appelés à exercer.
Face aux enjeux post-crise posés par la mise en place de nouvelles réglementations, le mouvement actuariel français doit donc s’atteler à l’organisation de la profession tant à l’échelle internationale – où ses représentants ont toujours fait entendre la voix de l’Hexagone – qu’au niveau national.
Il est dans le même temps paradoxal que le mouvement actuariel, pourtant structuré internationalement et fort de plus de deux siècles d’histoire, soit resté en France aussi incontournable que réservé… Il était temps, dans cette perspective, de le faire connaître et de lui donner la parole.
L’actuariel, que vous découvrez en lisant ces lignes, est le premier magazine professionnel de l’actuariat. Ce magazine trimestriel s’adresse, en France et au-delà de ses frontières, aux actuaires mais aussi, plus largement, aux professionnels, leaders d’opinion et décideurs des secteurs économiques dans lesquels ils exercent. Loin de se cantonner aux « problématiques internes » des actuaires, il ouvre ses colonnes à nombre de débats et de contributeurs partageant avec nous un intérêt commun : tracer plus sereinement l’avenir, en éclairant aujourd’hui les enjeux de demain.
Bonne lecture.