Interview Sophie Michon
« L'Institut a apporté au débat national une expertise actuarielle
», Sophie Michon, coanimatrice du groupe de travail de l’Institut des actuaires sur la dépendance.
l'actuariel : Pourquoi l’Institut s’est-il lancé dans le débat national sur la dépendance?
Sophie Michon : L’idée est née au sein du conseil d’administration de l’Institut suite à la volonté de renforcer notre présence sur les questions de société. Ce, dans une logique de responsabilité citoyenne couplée à un besoin d’apport d’expertise actuarielle, absente des débats. Ainsi, nous n’avons pas souhaité prendre position sur la meilleure forme de garantie possible, mais proposer quelques fondamentaux à respecter pour l’équilibre à long terme d’un régime dépendance, qu’il soit public ou privé.
l'actuariel: Sur quels thèmes ont porté vos réflexions?
S.M. : D’abord, la définition de la dépendance. Sans être médecins, nous voulions partager nos réflexions sur les éléments à déterminer pour garantir les équilibres à long terme et la permanence de ce risque. Logiquement, cela nous a poussés à nous interroger sur l’évaluation des données, sujet qui reste trop peu évoqué. Nos débats ont ensuite porté sur la transférabilité. Nous ne négligeons pas la difficulté technique de cette question, mais nous avons retenu la légitimité citoyenne de cette demande. Nous avons donc cherché matière à y répondre selon plusieurs hypothèses. Si le régime est public, la question ne se pose pas. Si le régime est mixte, nous proposons une solution permettant de changer d’assureur. Enfin, nous avons abordé des sujets relatifs aux conditions d’équilibre à long terme d’un régime dépendance et une mise en perspective sous Solvabilité II.
l'actuariel: Avec le recul, comment qualifiez-vous la nature de vos rapports avec les pouvoirs publics?
S.M. : De bonne qualité et constructifs. Institutionnellement, nous figurions dans le groupe Charpin sur les enjeux démographiques.Nous avons également eu plusieurs contacts informels avec les pouvoirs publics pour exposer le résultat de nos travaux. Au fil des échanges, nous avons ressenti les effets de notre travail : nous n’avons pas toujours été suivis, notamment sur les problématiques de revalorisation et d’indexation, mais globalement, nos propositions ont manifestement été accueillies avec intérêt par les pouvoirs publics.