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16 septembre 2016

Jérôme Vignancour, actuaire agrégé IA

Encadré

Jérôme Vignancour, actuaire agrégé IA, directeur assurances affinitaires - Axa France

 

L’actuariel : Comment appréhender d’un point de vue actuariel les risques issus des activités collaboratives ?

Jérôme Vignancour : Les comportements collaboratifs se distinguent des approches traditionnelles par la bascule de la propriété vers l’usage. Il ne s’agit plus de tarifer un risque de possession d’un objet mais l’utilisation de ce risque. L’une des différences importantes entre les deux approches réside dans l’augmentation du risque, car, lorsque l’usage (l’utilisation du bien) est tarifé, le risque est bien présent. Quand nous tarifons la possession du bien, il y a de nombreuses périodes où le bien n’est pas utilisé.

L’actuariel : Sur quels éléments s’appuyer pour tarifer ces risques ?

J. V. : Dans la tarification des modèles collaboratifs, l’important est tout d’abord d’étudier les risques sous-jacents (assurance automobile, assurance MRH…). L’analyse des risques sous-jacents revient à des analyses actuarielles classiques. Mais la complexité intervient quand il faut prendre en compte d’une part les effets comportementaux liés aux aspects collaboratifs et d’autre part les interactions entre le comportement et le risque sous-jacent.

L’actuariel : De quels types de données disposez-vous ?

J. V. : Pour le risque sous-jacent, nous disposons de bases de données techniques issues des assurances traditionnelles, qui nous donnent la possibilité de mesurer le risque. Ces bases permettent de retracer l’historique de développement mais aussi, sur certaines typologies de risques, on détecte déjà des tendances liées à des comportements collaboratifs. Une fois ces approches appréhendées, nous avons des analyses incrémentales qui prennent en compte les différents aspects des risques assurés.

L’actuariel : Peut-on déjà parler de nouveaux modèles liés à l’économie collaborative ?

J. V. : Aujourd’hui, les assurances dans le domaine collaboratif restent exploratoires car les données permettent d’élaborer des modèles complexes basés sur le big data et sur les interactions. Une approche actuarielle des risques permet d’avoir la vision complète mais permet aussi l’auto-apprentissage des risques car les modèles sont encore loin d’être aboutis.

Propos recueillis par Béatrice Madeline

 

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