Les principes du takaful
L’assurance islamique est dite, en arabe, « takaful » : « se garantir mutuellement ». Un principe qui repose sur trois interdits fondamentaux, conformément à la charia (loi islamique) : le hasard, les intérêts et la spéculation. Pour exclure toute notion de hasard, ou d’incertitude dans leurs contrats, les compagnies recourent donc au « tabarru » : un contrat « à titre gratuit ». Concrètement, cela signifie que les souscripteurs versent une « donation », et non une prime, à l’opérateur. Deuxième point, pour exclure toute notion d’intérêt, le montant de ce « don » ne couvre que les frais de gestion du contrat ; les éventuels bénéfices doivent être partagés entre les assurés et l’opérateur. De plus, il est interdit d’investir les fonds sur un certain nombre de secteurs précisément définis : l’alcool, les drogues, le jeu, la pornographie, l’alimentation non halal, le tabac, les banques et les assurances non takaful, et également l’industrie de l’armement, sauf s’il s’agit de celle des États.
Une fois ces principes établis, il existe deux modèles de gestion, avec un point commun : ils séparent en deux entités juridiques distinctes les fonds où sont apportées les cotisations des clients et qui sont chargés de régler les sinistres, et la société de gestion chargée de faire fonctionner ce fonds.
Le modèle prédominant au Moyen-Orient et préférentiellement utilisé en Europe est le modèle dit « wakalah ». L’opérateur agit comme un simple mandataire, gérant les fonds pour le compte des souscripteurs. Il ne participe pas directement au risque supporté par le fonds mais il est rémunéré par le fonds pour sa gestion, sous la forme d’une « wakalah fee ».
L’autre modèle, prédominant en Asie, est le « mudhabarah », où la répartition des bénéfices entre cotisants et opérateur est fixée à l’avance.
Enfin, les opérateurs takaful doivent faire appel à des réassureurs, qui doivent eux aussi se plier aux mêmes règles : on parle alors de re-takaful.