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03 juin 2014

Amiante, des dizaines de milliers de décès

Rebond

Amiante, des dizaines de milliers de décès

Les premières alertes sur la dangerosité de l’amiante ont été données à la fin du xixe siècle au Royaume-Uni. Par la suite, de nombreux rapports ont continué de dénoncer ses dangers. Mais, dans un premier temps, il semblait que seuls les travailleurs du bâtiment couraient des risques. En France, c’est seulement dans les années 1990 que le « scandale de l’amiante » a éclaté, lorsqu’il s’est avéré un danger environnemental touchant potentiellement toute la population. C’est ce qui a donné lieu au désamiantage du site universitaire de Jussieu à Paris. Il faut pourtant attendre le 1er janvier 1997 pour que l’usage de l’amiante soit interdit en France. Un rapport parlementaire de 2005 (« Le drame de l’amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l’avenir ») évalue à 35 000 le nombre de décès causés par l’amiante entre 1965 et 1995. De nombreux procès ont été intentés par des salariés exposés à l’amiante, qui en général concluent à la faute inexcusable des employeurs et débouchent sur la condamnation de ces derniers. Mais, la plupart du temps, ces procédures restent lettre morte à cause des vices de procédure. Cependant, en 2008, le groupe Alstom a été condamné au pénal par le tribunal correctionnel de Lille.

La situation est différente en Italie, où un procès retentissant contre Eternit a été intenté par le parquet de Turin, 6 000 personnes se sont portées parties civiles. Après une première condamnation pénale, l’ancien PDG a été condamné en appel à dix-huit années de prison. De plus, en termes d’indemnités, les chiffres ont de quoi faire réfléchir : 250 millions d’euros étaient réclamés par la Sécurité sociale italienne, qui a indemnisé les victimes, 450 millions d’euros par les collectivités locales, qui ont pris à leur charge les travaux de dépollution, 800 000 euros par la CGIL (le syndicat) et les associations de victimes, et encore des indemnités pour les 6 000 victimes qui se sont portées parties civiles. Au final, les indemnités octroyées aux parties civiles ont atteint 25 millions d’euros pour la ville de Casale-Monferrato, 20 millions pour la région Piémont, 100 000 euros pour l’Associazione famigliari vittime amianto (Afeva), association des familles de victimes de l’amiante, 100 000 euros pour le WWF. Le tribunal a également attribué de 5 000 à 35 000 euros d’indemnités à chaque victime ou famille de victimes mais celles-ci peuvent entreprendre des démarches devant les juridictions civiles pour essayer d’obtenir des compléments d’indemnisation.

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