Entretien avec Elsa Renouf
Responsable du risk management de Scor Global Life Ireland, coprésidente de la commission technique des normes actuarielles de l’Institut des actuaires, actuaire certifiée IA
L’actuariel : À quoi servent les nouvelles normes actuarielles ?
À mon sens, il s’agit d’outils qui démontrent notre professionnalisme. C’est une manière de promouvoir les actuaires dans leur rôle et de leur assurer la meilleure reconnaissance possible. Cet outil est de nature à donner davantage confiance aux différents acteurs qui travaillent avec les actuaires, et aussi davantage de convergence dans les travaux des actuaires.
L'actuariel : S’imposent-elles aux actuaires comme une obligation ?
Les deux normes en cours d’adoption font partie de ce que nous appelons les normes « recommandées ». Les actuaires membres de l’Institut devront s’y conformer sauf à avoir des motifs valables et justifiables, faute de quoi la procédure disciplinaire prévue par le code de déontologie de l’Institut pourrait être appliquée. Les membres, d’ailleurs, ont été consultés en amont sur ces textes, et ils ont eu l’opportunité de faire part de leurs remarques ou retours. Ils ont été peu nombreux à le faire, ce qui peut être interprété comme un signal favorable, même si nous nous serions réjouis d’une plus grande implication.
L’actuariel : En quoi les normes s’articulent-elles avec les principes professionnels enseignés aux actuaires en formation et avec la déontologie ?
Durant leur formation, les actuaires reçoivent un bagage de compétences. La déontologie édicte plutôt des principes de comportement. Les normes leur permettent de répondre à la question : comment pratiquer son travail ? Plus qu’une contrainte, il me semble qu’il faut les voir comme un outil proposé par l’Institut pour encadrer les actuaires dans leurs pratiques de tous les jours et s’assurer que les bonnes pratiques sont respectées.
L’actuariel : Comment la profession pourra-t-elle prendre connaissance du contenu de ces textes ?
Très concrètement, les textes sont disponibles sur le site de l’Institut des actuaires. Mais il me semble que nous avons suffisamment communiqué, notamment au travers des consultations et de plusieurs ateliers, pour espérer que leur mise en œuvre ne soit pas un problème.
Propos recueillis par Béatrice Madeline