Et si les taux remontaient brutalement ?
C’est un scénario peu probable et rares sont les économistes à y croire. Néanmoins, du côté des assureurs, on s’interroge sur les conséquences d’une remontée des taux surtout si celle-ci est brutale. Dans l’exercice ORSA réalisé en 2015, l’ACPR avait demandé aux assureurs de travailler sur une « hausse brutale des taux d’intérêt et de l’inflation en 2018, après le maintien des taux bas pendant trois ans ». Mais les résultats n’ont pas été probants, « l’ACPR n’a pu tirer de conclusion utile en cas de remontée rapide des taux. Les hypothèses retenues par les organismes ont révélé des incohérences qui impliquent que les estimations soient revues », explique le régulateur. Un résultat qui n’étonne guère Aurélie Bonnefoi, actuaire associée IA, manager chez Galea & Associés : « Les modèles de projection intègrent des hypothèses comportementales des assurés – dont les rachats – qui s’adaptent aux scénarios économiques simulés. Les assureurs investissent beaucoup sur ces modèles car ils considèrent que le risque de rachat est majeur. Toutefois, dans les scénarios économiques extrêmes, on ne dispose pas d’observations permettant de calibrer ces modèles de comportements. En conséquence, les différences de modélisation peuvent conduire à des résultats peu robustes et hétérogènes dans ces scénarios. »