Europe : l’ombre d’un marché
À la veille de la crise, 70 % des émissions de produits titrisés européens étaient placées sur les marchés. Cette part est tombée à 6 % en 2009, l’écrasante majorité étant « retenue » par les banques originatrices pour la gestion de leurs liquidités. Elle est depuis péniblement remontée, atteignant 38 % en 2015. Mais le marché primaire reste très déprimé, les banques préférant se refinancer quasi gratuitement auprès de la BCE. Huit ans après la crise, le marché de la titrisation européenne reste donc l’ombre de lui-même. Il est de plus biaisé par la présence d’un investisseur de poids, la BCE, qui mène depuis novembre 2014 un programme de rachat d’asset-backed securities (ABS). Elle détenait pour 17,6 milliards d’euros de titres fin janvier. Une présence qui tend à comprimer les spreads de 30 à 50 points de base pour les titrisations françaises adossées à du crédit à l’habitat et à une trentaine pour les ABS de prêts automobiles européens.