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11 avril 2016

Un casse-tête pour le marché : la perte d’exploitation sans dommage

Encadré

Les assureurs ne veulent pas ou peu en entendre parler. Mais, pour les entreprises, la perte d’exploitation sans dommage est revenue au centre des débats à la suite des attentats parisiens. Aujourd’hui en effet, les dommages humains et matériels sont couverts par les différents régimes d’assurance mais rien n’est prévu pour les pertes d’exploitation sans dommage, à savoir une baisse de la fréquentation des commerces, des parcs d’attractions et autres lieux publics.

Le secteur du tourisme en première ligne

À la suite des attentats de janvier 2015 et surtout de novembre, la fréquentation des grandes villes françaises a dégringolé. L’hôtellerie hexagonale aurait perdu plus de 10 % de son chiffre d’affaires en décembre et même entre 30 et 40 % pour la région parisienne.

Une problématique qui cristallise les tensions entre assurés et assureurs. « Les conséquences économiques des attentats et les pertes d’exploitation sans dommage en résultant relèvent du risque d’entreprise. Ce n’est pas assurable », expliquait Stéphane Pénet, directeur des assurances de biens et de responsabilités FFSA lors de la conférence annuelle du 28 janvier dernier.

Du côté des courtiers la réponse est plus mesurée mais se heurte aussi à la difficulté de quantifier de tels risques : « Où s’arrête la perte d’attractivité ? Comment la mesurer ? Nous savons que, pour un pays, cela peut se traduire en plusieurs dixièmes de point de PIB. Mais ce sont des sujets complexes et, tant que l’on ne sait pas évaluer précisément leur impact financier, il est difficile de mettre un prix », explique Louis Bollaert, d’Aon France. La croissance des actes terroristes risque néanmoins de faire bouger le marché. « Les scénarios s’affinent du côté des assureurs et surtout des réassureurs. Le conflit est énorme entre les besoins des entreprises à se développer et le risque terroriste. Il va falloir un transfert de risque afin que les entreprises poursuivent leur extension », poursuit Louis Bollaert.

 

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