Sport : vers la fin des records
Que se passe-t-il du côté du sport, autre bon indicateur de nos limites physiques ? Le constat est clair. « Prenons les lanceurs (poids, javelot, disque et marteau) : les performances n’ont pas bougé depuis vingt-cinq ans. Même bilan sur l’ensemble de l’athlétisme, de la natation, du cyclisme ou de l’haltérophilie. Et quand Lavillenie bat un record à la perche, c’est vingt ans après Bubka et seulement d’un centimètre... », détaille Jean-François Toussaint, professeur en physiologie à Paris-Descartes et directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes). Or la sélection des athlètes, l’entraînement, l’équipement…, tout l’environnement de la performance a été si bien optimisé que « les performances sportives semblent bien toucher leurs limites ». Dopage mis à part. Les constats de l’Irmes ne s’arrêtent pas là. « En 2010, quand on a mis en évidence le plafonnement des performances sportives, on s’est demandé ce qu’il en était pour la durée de vie, racontent Juliana Antero-Jacquemin, Geoffroy Berthelot et Adrien Marck, trois chercheurs de l’équipe. On a lancé une étude sur 1 205 super-centenaires (au-delà de 110 ans) ». Résultat : « Le nombre de centenaires double tous les dix ans, mais il n’y a pas plus de super-centenaires (au-delà de 110 ans) aujourd’hui qu’il y a vingt ans. » Soit moins de 80 dans le monde en 2016.